La valse des augmentations de primes et des changements de caisse-maladie – soi-disant pour exercer une pression concurrentielle sur les caisses, pression dont l’inefficacité crasse est largement démontrée – recommence comme à chaque automne. Et engendre sang noir et supplément de travail pour dénicher LA caisse au rapport qualité-prix optimisé.

Sauf que cette année, j’aurai un 3ème “jeune adulte” dans mon foyer.

Du coup la hausse des primes ne sera pas de 4% pour moi, un chiffre déjà largement supérieur à l’augmentation de l’immense majorité des salaires, mais de 30% environ. Comme il y a deux ans en arrière lorsque mon second enfant est devenu jeune adulte. Comme il y a quatre ans en arrière lorsque mon premier enfant est devenu jeune adulte.

Effectivement​​​, ces trois jeunes adultes sont en formation, sans revenus, et du coup, ce sont les parents qui assurent. Sauf que dans le cas de mes enfants, le papa, habitant dans un pays de l’Union européenne, a réussi à se soustraire à toute forme d’obligation – ceci depuis 17 ans déjà – malgré les Conventions de la Haye sur le versement de pensions alimentaires. Conventions que la Confédération Suisse laisse le soin à chaque commune de faire respecter – au lieu de regrouper les cas en souffrance à l’échelon suisse, et de négocier via la valise diplomatique le versement de ces fameuses pensions alimentaires susceptibles de faire régresser l’assistance sociale, et de sortir bien des jeunes de son giron. Hors les communes sont dépourvues des compétences et des moyens pour exiger le paiement d’un dû, d’une dette à l’égard de la progéniture. Elles préfèrent comme Bienne crier sur tous les toits que la Ville a le plus haut taux d’aide sociale. Cela correspondrait-il au plus haut taux d’incompétence pour le recouvrement de pensions alimentaires à l’étranger?

Cette injustice s’accompagne d’une autre : le traitement qui vous est réservé en matière de bourses d’étude ou de subventions de caisse-maladie dépendant de l’état des finances et des priorités politiques du canton dans lequel vous résidez, vous êtes en tant que citoyen bernois doublement mal loti.

Egaux devant la loi? Foutaise, trop de dispositions cantonales créent des inégalités de traitement des familles. Le PDC à Berne étant faiblement représenté, le sort des familles s’en trouve gravement péjoré.

On nous demande ce que nous citoyens sommes prêts à faire pour notre Etat?

Si vous avez des enfants, très bien, vous contribuez à maintenir l’AVS, vous saborderez votre avenir professionnel et ferez la place belle aux adultes délivrés de responsabilités familiales, mais surtout, entre-deux, débrouillez-vous, la famille, c’est une affaire privée!

Et surtout ne vous attendez pas à ce que la Suisse fasse respectez la Convention de la Haye dans l’UE par les pays signataires. Le directeur de ‘lOFAS lui-même renvoie la responsabilité aux cantons, dont certains sciemment s’en débarrassent sur les citoyens.

Mais si par hasard vous ne payez ni primes de caisse-maladie, ni impôts, le cas devient vite clair : poursuites, opprobre sociale, et que sais-je. Idem si vous bénéficiez de l’aide sociale.

Dites les élus, vous pouvez imaginer la réalité d’une famille monoparentale avec 3 jeunes adultes, sans bourse, ni subventions de caisse-maladie, ni pensions alimentaires, ni solidarité familiale, émoussée par les soi-disantes possibilités théoriques d’aide sociale?

Comment réussir encore à être généreux envers les autres, les malades, les personnes âgées, les migrants, quand votre pays fait respecter les lois à votre encontre, sur son territoire, là où c’est facile, mais évite de s’impliquer pour les faire respecter en faveur de ses concitoyens en sol étranger, et préfère couper les dépenses d’aide sociale chez lui?

Ces primes injustes, ces jugements non respectés, tuent l’envie de fonder une famille, tuent les élans de solidarité, tuent la générosité.

Ayant interrogé Mme Ruth Humbel sur l’entrée en force du changement prévu au niveau des cotisations des jeunes adultes (https://www.lematin.​​​ch/suisse/reduction​-​p​rimes-enfants-jeu​ne​s/​story/31422398)​, celle-ci m’a répondu par un laconique :

personne ne sait.

Bienvenue au pays de la sécurité du droit et de la prévisibilité de la gestion des finances d’un ménage.

Vous avez dit endettement? Vous avez dit aide sociale? Et vous vous étonnez?

Merci de m’avoie lue, et au revoir. Bonne chance. Mes 3 jeunes adultes et moi sommes en bonne santé. Mais je vais devoir payer plus de primes de caisse-maladie que de loyer pour un appartement spacieux dans la verdure en zone résidentielle en plein centre-ville.

Au moins, l’appartement, je l’ai choisi. Les primes, je les subis. Et à force de travailler pour pouvoir les payer, je vais probablement tomber malade. Comme ça, au moins, ça aura servi à quelque chose de payer des primes…

Comments to: Des primes qui tuent

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