Explication de l'économie

  1. Explication de l'économie
  2. Explication de la politique et l'économie
Les finances publiques équilibrent les recettes publiques (impôts et cotisations de sécurité sociale) avec les dépenses publiques(financement des biens publics, formation et recherche, etc.). Depuis la dernière crise financière survenue en 2008/2009, la dette de nombreux pays européens comme la Grèce et l’Italie a fortement augmenté. En Suisse, les dettes publiques, contractées par la Confédération, les Länder/Cantons et les municipalités, sont ce qu’on appelle la dette nationale. L’endettement croissant des États s’accompagne d’une faible croissance économique. Cet article traite des différents éléments des finances publiques ainsi que des mesures économiques d’un État lors d’une crise économique.
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La mondialisation est l’interdépendance internationale croissante des États dans tous les domaines de la vie humaine. Il ne s’agit pas seulement de l’économie, mais aussi de la culture, de la politique, etc. Cependant, dans la plupart des cas, la mondialisation fait référence à l’intégration économique d’un pays au sein de l’économie dite mondiale. Les partisans de la mondialisation insistent sur la possibilité d’un [[libre-échange|1007]] de produits, de ressources, de technologies et de capitaux, qui devrait profiter à tous. Ses opposants soulignent la dépendance économique vis-à-vis d’autres pays et les inégalités de revenus. Des indicateurs tels que le développement du commerce mondial ou l’investissement direct de l’étranger servent souvent à déterminer si l’intégration économique mondiale a tendance à augmenter ou à diminuer.
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Lorsque les médias parlent de croissance économique, il s’agit généralement de l’augmentation du produit intérieur brut (PIB). Le PIB est une mesure courante de la performance économique d’un pays, tandis que le PIB par habitant permet de mesurer la richesse moyenne de chaque habitant. Lorsque rien d’autre n’est précisé, il s’agit toujours du PIB total. Cependant, le PIB ne prend pas en compte tout ce qui définit la richesse ou la qualité de vie. Par exemple, la pollution, une répartition inégale des revenus ou de mauvaises conditions de travail doivent être considérées à part. Ces éléments ne sont pas inclus dans le PIB. Néanmoins, c’est le modèle le plus utilisé pour mesurer la performance économique. On représente la croissance économique par la croissance du PIB par rapport à l’année précédente. La figure 1 met en évidence la croissance économique de différents pays depuis 1995. Au cours de cette période, le PIB des États-Unis, par exemple, a augmenté d’environ 50 % pour atteindre 1,5 fois le niveau de 1995. L’objectif de cet article est d’expliquer la croissance économique et la manière dont elle est générée. La première partie décrit l’origine du PIB et les facteurs qui l’influencent et la deuxième partie explique comment le PIB peut croître.
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Le marché des capitaux est très important pour le bon fonctionnement de l’économie. Les banques jouent un rôle particulier dans ce domaine. Cet article offre un aperçu général des activités principales d’une banque et met en lumière certains des risques associés aux activités bancaires. Plus loin, nous discuterons de la possibilité alternative d’échanger des capitaux en bourse.
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Le commerce Une grande partie des biens que nous consommons chaque jour ne sont pas produits en Suisse, mais viennent de l’étranger. La Suisse prend part au commerce international parce que la population peut ainsi bénéficier d’une plus grande quantité et d’une plus grande variété de biens. Dans ce texte, nous utiliserons deux exemples pour expliquer comment le commerce accroît la prospérité. Nous discuterons également des éventuels problèmes de distribution du bénéfice commercial ainsi que des inconvénients éventuels pouvant découler du com-merce. La situation sans commerce Commençons par un exemple simple pour comprendre comment le com-merce peut profiter à toutes les parties impliquées. Supposons que deux agriculteurs voisins, Rappaz et Bovet, produisent des pommes et du lait. Ils le font pour leur propre consommation. Cela signifie qu’au départ, ils ne vendent ou n’échangent rien entre eux. Ces deux agriculteurs produisent plus ou moins de chacun de ces deux biens, en fonction du temps qu’ils y consacrent. Le tableau 1 montre la quantité que chacun peut produire au maximum. Agriculteur Rappaz Agriculteur Bovet Poire (kg) Lait (litre) Poire (kg) Lait (litre) 0 5 0 20 1 4 2 16 2 3 4 12 3 2 6 8 4 1 8 4 5 0 10 0 Rappaz peut produire un maximum de 5 litres de lait s’il se spécialise entière-ment dans ce domaine. C’est-à-dire, s’il ne produit que du lait, et pas de pommes. S’il veut produire des pommes, il a moins de temps à disposi-tion pour produire du lait. S’il passe tout son temps à produire des pommes, il peut en produire 5 kg au maximum. Le tableau nous montre également les quantités que Bovet est capable de pro-duire. Nous voyons qu’il peut produire ces deux biens en plus grande quantité. En effet, il possède une plus grande ferme ou de meilleures machines. Sans commerce, chacun des deux agri-culteurs produirait aussi bien des pommes que du lait, car ils veulent con-sommer des deux produits. Supposons que Rappaz décide de produire et de consommer 2 litres de lait et 3 kg de pommes. Son voisin, lui, produit 8 litres de lait et 6 kg de pommes. Ceci est indi-qué en rouge dans le tableau. À eux deux, ils produisent 9 kg de pommes et 10 litres de lait. Cependant, comme nous le montrerons dans la section suivante, ils peuvent faire mieux en coopérant. Avantages du commerce Les chiffres figurant dans le tableau ne montrent pas seulement la quantité que les deux agriculteurs peuvent produire. Nous pouvons également observer que Bovet est beaucoup plus productif. Il est capable de produire les deux biens en plus grande quantité. C’est ce qu’on appelle un avantage absolu. En d’autres termes, il doit consacrer moins de temps et de ressources que son voisin pour produire une certaine quantité de biens. Cependant, les avantages absolus n’ont aucune influence sur les avantages de commercer l’un avec l’autre. Il est plus utile de déterminer quel agriculteur possède un avantage relatif (ou compa-ratif) par rapport à la production d’un de ces biens. Récapitulatif Les individus et les pays font du com-merce les uns avec les autres, car ils peuvent en tirer profit. Un avantage apparaît lorsque chacun se concentre sur la production des biens qu’il peut produire à un prix relativement bas. Le principe des avantages compara-tifs revêt ici une grande importance. Pour produire quelque chose, il faut y consacrer du temps et des res-sources. On ne peut alors plus les affecter à la production d’autres biens. On appelle la renonciation à ces biens le coût de renoncement. Pour une production efficace, il faut que ces coûts soient aussi bas que possible. Par conséquent, il est judicieux que chaque individu ou pays se concentre sur la production des biens qui leur demande les coûts de renoncement les plus bas. Ces biens leur procurent ce qu’on appelle un avantage compa-ratif. Bien que cette forme de coopération et d’échanges commerciaux aug-mente la prospérité globale, elle pose aussi certains problèmes. La réparti-tion des bénéfices commerciaux con-duit souvent à des conflits et le fait de se spécialiser dans la production de certains biens en particulier entraîne une dépendance à l’égard d’autres personnes et d’autres pays. En outre, il peut y avoir des gagnants et des perdants par rapport au commerce international même au sein d’un pays qui bénéficie de cette coopération dans son ensemble. En d’autres termes, lequel peut produire l’un de ces biens à relativement moindres coûts. Pour le savoir, nous devons déterminer les coûts de renon-cement. Ils représentent ce dont nous devons nous passer si nous voulons produire quelque chose d’autre. Dans notre exemple des deux agriculteurs, ces coûts sont faciles à calculer : Pour 1kg de poire… Pour 1L de lait… …Rappaz renonce à: 1L de lait 1 kg de poire …Bovet renonce à: 2L de lait ½ kg de poire Si Rappaz souhaite avoir un peu plus de pommes, il a moins de temps à disposi-tion pour produire du lait. Selon le pre-mier tableau, nous pouvons voir que pour chaque litre de lait supplémentaire, il doit renoncer à 1 kg de pommes. Par contre, son voisin ne doit se passer que de 0,5 kg de pommes pour chaque litre de lait supplémentaire. Cela devient clair si nous imaginons que Bovet veut pro-duire 8 kg de pommes au lieu de 6. Dans ce cas, il n’a plus le temps de produire 8 litres de lait, mais seulement 4. Cela représente 4 litres de moins qu’avant. Pour 2 kg de pommes, il doit renoncer à 4 litres de lait. Il doit donc se passer de 0,5 kg de pommes par litre de lait sup-plémentaire. Par ce calcul, on voit que Rappaz est capable de produire moins de pommes dans l’ensemble, mais qu’il doit cepen-dant renoncer à plus de lait pour les produire. En d’autres termes, ses coûts de renonciation pour la production de pommes sont moins importants. Par conséquent, on dit que Rappaz possède un avantage relatif (ou comparatif) dans la production de pommes. Inversement, son voisin possède un avantage compa-ratif dans la production de lait, puisqu’il ne doit renoncer que à 0,5 kg de pommes par litre de lait supplémentaire (contre un kilo pour Rappaz). Au cours d’une conversation, les deux agriculteurs s’en rendent compte et décident alors de travailler ensemble et faire du commerce. Supposons que les deux agriculteurs se mettent d’accord pour que chacun se spécialise dans le bien qu’il peut produire à relativement moindres coûts. C’est-à-dire, dans le bien pour lequel il possède un avantage comparatif. Ils échangent ensuite une partie de leur production afin de pouvoir chacun consommer des deux produits. Nous avons vu qu’il est relativement moins coûteux pour Rappaz de produire des pommes. Par conséquent, il entre-prend de se concentrer entièrement sur la production de pommes. S’il passe tout son temps à cultiver des pommes, il peut en produire 5 kg. Son voisin Bovet peut ainsi produire un peu moins de pommes et se consacrer davantage à la produc-tion laitière. Supposons qu’il produit désormais 4 kg de pommes et 12 litres de lait. Dans le tableau 3, la nouvelle production est surlignée en vert. Agriculteur Rappaz Agriculteur Bovet Poire Lait Poire Lait 0 5 0 20 1 4 2 16 2 3 4 12 3 2 6 8 4 1 8 4 5 0 10 0 À eux deux, les agriculteurs ont mainte-nant 9 kg de pommes et 12 litres de lait. Par rapport à la situation sans com-merce, nous constatons qu’ils parvien-nent à produire au total 2 litres de lait de plus qu’avant : Poire Lait Avant 9kg 10L Après 9kg 12L Ces 2 litres supplémentaires sont le bé-néfice issu de la spécialisation. Comme les deux agriculteurs se consacrent plus au bien qu’ils peuvent produire à relati-vement moindres coûts, ils parviennent globalement à produire davantage. À la fin de l’année, Rappaz peut donner 2 kg de pommes à son voisin et obtenir 3 litres de lait en échange. Il a alors au-tant de pommes qu’en absence de commerce, mais 3 litres de lait au lieu de 2 initialement. Son voisin reçoit aussi la même quantité de pommes qu’avant (6 kg), mais il profite aussi de 1 litre de lait supplémentaire. Au lieu d’avoir 8 litres de lait comme au départ, il en produit maintenant 12 et en donne 3 à son collègue. Il lui reste donc 9 litres (voir tableau 5). Agriculteur Rappaz Agriculteur Bovet Poire Lait Poire Lait Sans com-merce 3 3 6 8 Avec com-merce 3 2 6 9 Il est important de noter que les deux peuvent bénéficier du commerce, même si l’un des agriculteurs est capable de produire davantage que l’autre. Dans notre exemple, Bovet possède une plus grande ferme et de meilleures ma-chines. Néanmoins, il profite également du commerce avec son voisin. Dans la section suivante, nous montre-rons que le commerce n’est pas seule-ment utile aux individus, mais aussi aux pays dans leur ensemble. Commerce international Pour comprendre comment les pays tirent profit des échanges commerciaux, nous examinons la manière dont la Suisse traite avec d’autres pays. Le Costa Rica est l’un des pays qui cultivent et exportent le plus de bananes. Son climat tempéré rend relativement facile la production des bananes. En Suisse, par contre, il faudrait des serres chauf-fées pour en cultiver soi-même. La pro-duction de bananes est donc plus coû-teuse pour la Suisse. En raison de son climat, le Costa Rica possède un avan-tage comparatif dans la production de bananes. La Suisse, quant à elle, détient une production horlogère dynamique. Depuis longtemps déjà, l’industrie suisse produit plus de montres que la popula-tion suisse en demande. Cet excédent est exporté vers d’autres pays. Bien que la Suisse puisse cultiver elle-même des bananes et que le Costa Rica puisse produire lui-même des montres, cela n’aurait pas de sens. Les échanges commerciaux entre les deux pays leur permettent de bénéficier de leurs atouts respectifs. Dans l’ensemble, les deux pays sont en mesure de produire une plus grande quantité totale. Un autre aspect important découle du fait que le principe de l’avantage compa-ratif s’applique à tous les biens et pays : le commerce international augmente la variété des biens que les gens peuvent consommer. Imaginons que la Suisse ne puisse plus faire de commerce. Dans ce cas, elle devrait tout produire par elle-même. Cependant, comme il serait ex-trêmement coûteux de cultiver des fruits comme les bananes, la variété des pro-duits diminuerait fortement. Cette situa-tion rappelle des temps plus anciens. Ce n’est que grâce au commerce interna-tional et à la mondialisation que la popu-lation suisse a pu bénéficier de nom-breux nouveaux produits. Inconvénients du commerce et de la spécialisation Outre les avantages incontestables du commerce entre les pays, il existe aussi des inconvénients. Tout d’abord, il y a la question de la distribution des bénéfices du commerce. De plus, les pays devien-nent dépendants les uns des autres lors-qu’ils ne produisent pas tous leurs biens eux-mêmes. Enfin, il arrive aussi que les pays en développement se développent moins vite à cause du commerce. Répartition des bénéfices et perdants du commerce Bien que le commerce et la spécialisation augmentent la quantité totale de biens, il existe des différends sur la façon dont ces bénéfices sont distribués. Tout d’abord, revenons à nos deux agri-culteurs qui, grâce à la coopération et au commerce, peuvent produire un total de 2 litres de lait supplémentaires. Il faut déterminer comment ce bénéfice com-mercial devrait être distribué. Nous avons supposé qu’ils partagent les béné-fices équitablement, mais ce n’est pas toujours aussi simple en pratique. Bovet pourrait proposer à son voisin, par exemple, de ne recevoir que 2,5 litres de lait pour ses 2 kg de pommes. Ce qui constitue un échange « juste » n’est pas clair. En particulier, ces problèmes de réparti-tion surviennent lorsque deux pays commercent entre eux et que ce com-merce fait des gagnants et des perdants. Nous illustrerons cela dans la section suivante à l’aide d’un exemple. Dans les années 1970, la Suisse a com-mencé à importer de plus en plus de vêtements. La fabrication de textiles demande beaucoup de main-d’œuvre humaine. Par conséquent, il est plus profitable de produire des vêtements là où les salaires sont très bas. C’est pour-quoi la plupart des t-shirts et des panta-lons vendus aujourd’hui en Suisse pro-viennent de pays comme la Chine ou l’Inde. D’une part, cela permet à l’économie suisse de se concentrer sur la production de biens pour lesquels elle dispose d’un avantage comparatif (comme les montres). D’autre part, l’industrie textile suisse a beaucoup souf-fert de ce phénomène. De nombreuses personnes ont perdu leur emploi et les anciens employés ont dû se réorienter vers un autre secteur. Ainsi, bien que les consommateurs aient pu profiter des vêtements importés à bas prix, le com-merce international dans ce domaine a aussi fait des perdants dans les entre-prises et les employés. Malgré que le commerce international permette d’accroître la prospérité glo-bale, il peut aussi plonger certaines per-sonnes dans une situation plus difficile. Cela explique pourquoi certains récla-ment souvent des restrictions commer-ciales. Ce problème est traité en détail dans notre article « La mondialisation ». Problème de la spécialisation et de la dépendance Le commerce a pour autre inconvénient que les pays deviennent dépendants les uns des autres. Dans notre exemple des deux agricul-teurs, Rappaz s’est entièrement spéciali-sé dans la production d’un bien (les pommes). Cela a d’une part entraîné une augmentation de la production to-tale. D’autre part, cependant, Rappaz est devenu dépendant de son voisin. Cet inconvénient sert souvent à justifier pourquoi les pays riches soutiennent leur production alimentaire par des subven-tions. Pour des pays comme la Suisse, il serait moins coûteux d’importer la plu-part de ses denrées alimentaires. Ce-pendant, le soutien à l’agriculture natio-nale prévient que la Suisse ne devienne trop dépendante d’autres pays. Lors-qu’on évalue les politiques dans ce do-maine, il faut considérer à la fois le coût des subventions et dans quelle mesure la dépendance pose problème. Problèmes de la spécialisation pour les pays en développement Dans le cas des pays en développement, le commerce international peut poser un autre problème : il peut entraver leur développement économique. Les salaires dans les pays en dévelop-pement sont souvent très bas. Leur avantage comparatif réside donc dans la production de biens qui nécessitent une grande de force de travail. En règle générale, les employés effectuent des tâches simples pour lesquelles aucune formation spéciale n’est requise. Dans notre exemple précédent, nous avons vu qu’il était judicieux pour le Costa Rica de se spécialiser dans la culture des ba-nanes. D’un côté, cette forme de spécia-lisation est efficace pour les pays pauvres parce qu’elle correspond à leur avantage comparatif. De l’autre, elle présente l’inconvénient que les habitants de ces pays sont peu incités à investir dans leur formation. En effet, le travail dans une plantation demande un niveau de formation bien moindre que dans l’horlogerie (sur laquelle la Suisse s’est concentrée). Cela peut entraîner un ralentissement du développement des pays pauvres. Toutefois, malgré cet impact négatif, la plupart des experts estiment que la par-ticipation au commerce international est plus bénéfique que nuisible aux pays en développement. Des pays comme la Chine et la Corée du Sud ont par exemple grandement bénéficié de leur participa-tion au commerce mondial. En re-vanche, les pays qui sont aujourd’hui les plus pauvres participent à peine au mar-ché mondial. En résumé Dans cet article, nous avons vu que le commerce permet d’accroître la pros-périté. Lorsque des individus et des pays se concentrent sur la production des biens pour lesquels ils possèdent un avantage comparatif, ils peuvent collec-tivement produire de plus grandes quan-tités. Cependant, nous avons également constaté que la répartition des bénéfices commerciaux peut donner lieu à des différends. En outre, il y a parfois des perdants dans le commerce internatio-nal, malgré que la prospérité augmente globalement.
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Économie et environnement Il ne fait aucun doute que les biens environnementaux tels que la qualité de l’air ou de l’eau sont essentiels aux humains. Néanmoins, nombre d’entre eux sont menacés parce qu’ils sont sous-protégés ou surexploités. D’un point de vue économique, cela s’explique par le fait qu'ils n’ont pas de prix ou un prix trop bas. On se trouve donc en situation de défaillance du marché (voir notre article « Quand le marché échoue-t-il ? » dans la section « Explication de l’économie »). Par exemple, lorsqu’un voyageur paie le prix de son billet d’avion, celui-ci n’inclut pas le coût de l’impact climatique des émissions de CO2. Cet article examine l’interaction entre l’économie et l’environnement. En se basant sur quelques fondements théoriques, la première partie décrit les objectifs de la politique environnementale et la seconde explique quels instruments permettent d’atteindre ces objectifs. Situation initiale et problème fondamental Tout d’abord, ce qui caractérise les biens en général sera expliqué, avant de passer aux problèmes économiques relatifs aux biens environnementaux. Caractéristiques des biens On subdivise généralement les biens selon deux critères : l'exclusion et la rivalité. Par exclusion, on entend la possibilité d’exclure des consommateurs de l’utilisation d’un bien. La rivalité signifie que la consommation d’un bien par une personne restreint la capacité d’une autre personne à l’utiliser. Il existe donc quatre types de biens, illustrés dans la figure 1 : les biens privés, les biens de club, les biens communs et les biens publics. Le hamburger est un exemple de bien privé. En effet, seule une personne qui paie le prix demandé dans un restaurant peut se procurer un hamburger (exclusion). De plus, ce hamburger ne peut être mangé que par une seule personne (rivalité). L’adhésion à un club de golf est un bien de club. Seuls les membres qui ont payé leur adhésion ont accès au terrain de golf. Cependant, l’utilisation du terrain de golf par une personne n’affecte pas la possibilité pour les autres d’y avoir aussi accès. Les réserves de poissons accessibles au public sont un exemple de bien commun. On ne peut empêcher personne de pêcher. Mais lorsqu’une personne pêche tant de poissons qu’il n’en reste plus beaucoup, cela restreint leur accès à tous les autres pêcheurs. Le phare est un bien public classique. Aucun navire ne peut être exclu de l’utilisation d’un phare comme aide à la navigation. De plus, l’utilisation du phare par un navire n’affecte pas son utilisation par un autre navire. Caractéristiques des biens environnementaux Les biens environnementaux se caractérisent par leur non-exclusion. Par exemple, on ne peut empêcher personne de profiter d’un bon air pur. Ce sont donc des biens publics ou de biens communs. Dans ce qui suit, lorsque nous parlons de biens publics, il faut garder à l’esprit que c’est en relation avec les biens environnementaux. La nature fournit beaucoup de ces biens : de l’air et de l’eau propre, des sols fertiles, des zones de détente ou la biodiversité. Cependant, les caractéristiques des biens environnementaux mentionnées plus haut soulèvent des problèmes que nous allons maintenant examiner plus en détail. Effets externes La consommation de nombreux biens environnementaux entraîne des effets externes. C’est-à-dire que les actions des individus en affectent d’autres. Ceci est illustré par l’exemple suivant. Une entreprise chimique est établie au bord d’une rivière et une exploitation de pêche se trouve en aval. L’entreprise chimique produit des déchets toxiques qu’elle rejette dans la rivière sans les filtrer. Cela nuit à l’environnement et à l’industrie de la pêche, car de nombreux poissons en meurent. Toutefois, étant donné que l’entreprise n’a pas à payer pour ces dommages, elle ne les prend pas en compte d’un point de vue économique. Il s’agit d’un effet externe négatif. En effet, les activités de l’entreprise chimique ont des conséquences sur des tiers. Les coûts de ces dommages ne sont cependant pas assumés par l’entreprise chimique, mais par l’exploitation de pêche et, par extension, par le grand public. La pollution de l’eau cause un dommage environnemental qui affecte l’ensemble de la population. Le bien environnemental « eau propre » peut être utilisé par tous gratuitement (bien public). De ce fait, l’entreprise chimique n’est nullement incitée à supporter des coûts, à filtrer l’eau et à protéger sa qualité, car elle n’a pas à payer pour les dommages environnementaux qu’elle cause. Il faut noter que les biens environnementaux peuvent également produire des effets externes positifs. C’est le cas lorsque les actions de certains individus ont un impact positif sur la communauté. Par exemple, c’est le cas des entreprises agricoles qui entretiennent le paysage par leur travail. Dans ce qui suit, cependant, nous nous concentrerons sur les effets externes négatifs. En outre, il existe aussi des effets externes négatifs produits par les personnes vivant aujourd’hui sur les générations futures. Ils sont expliqués plus en détail dans la section « Durabilité ». Défaillance du marché Bien que le comportement qui provoque des effets externes négatifs décrits ci-dessus puisse être bénéfique pour certains individus, il a des effets négatifs d’un point de vue sociétal et conduit à une défaillance du marché. Pour éviter que certains biens environnementaux ne soient surexploités, des mesures doivent être prises pour les protéger. Celles-ci sont mises en œuvre dans le cadre de la politique environnementale nationale menée par la Confédération, les cantons et les communes. Mais l’État mène aussi une politique environnementale au niveau mondial, car certains problèmes environnementaux tels que le changement climatique ne peuvent être résolus que par le biais d’une coopération internationale. La section suivante discute quels sont les objectifs qui doivent être poursuivis par une politique environnementale. Objectifs dans le domaine de l’économie et de l’environnement D’un point de vue économique, il existe des objectifs majeurs et immédiats. Les objectifs immédiats concernent la vérité des coûts et l’efficience, alors que l’objectif majeur est celui de la durabilité. Objectifs immédiats : vérité des coûts et efficience Tant les entreprises que les particuliers peuvent engendrer des effets externes. En effet, les processus de production des entreprises émettent souvent des polluants. Mais les consommateurs ont aussi des effets externes négatifs. Par exemple, la voiture d’un particulier émet des gaz d’échappement, ce qui entraîne des dommages pour le grand public. Pour ces raisons, l’État veut que les producteurs et les consommateurs assument la responsabilité de ces effets externes négatifs et donc les coûts de leur consommation de ressources environnementales. Des efforts sont donc faits pour déterminer raisonnablement le prix des biens environnementaux au moyen d’instruments de politique environnementale appropriés. Par conséquent, les producteurs et les consommateurs doivent assumer certains coûts pour utiliser un bien environnemental et prendre en compte la vérité des coûts. Dans l’exemple précédent, l’État pourrait imposer une redevance par litre de déchets chimiques. L’entreprise chimique prendrait désormais ces coûts en compte et serait incitée à rejeter moins de déchets chimiques dans la rivière. Elle devrait alors assumer les coûts de production réels (coûts de production privée + coûts externes). L’État tente donc de résoudre le problème en concevant des instruments de politique environnementale destinés à ce que les biens environnementaux soient utilisés de manière optimale. Dans notre exemple, cela signifie que l’État doit déterminer le montant de la redevance de telle sorte que l’entreprise chimique soit incitée à éviter les dommages environnementaux jusqu’à un certain point. À partir de ce point, le coût d’évitement d’un litre supplémentaire de déchets chimiques serait plus élevé que l’avantage obtenu en le déversant. On appelle ce point la quantité d’émission efficace. Objectif majeur : la durabilité À terme, la vérité des coûts et la quantité d’émission efficace servent l’objectif de durabilité. La durabilité signifie que la génération d’aujourd’hui doit tenir compte des effets externes négatifs de ses actions auront sur les générations futures. En effet, nombre de ses actions peuvent avoir un impact sur les générations futures. Par exemple, l’entreprise chimique peut potentiellement polluer l’eau de la rivière de telle sorte qu’aucun poisson ne pourra y vivre pendant les 100 prochaines années. Ainsi, non seulement les pêcheurs d’aujourd’hui, mais aussi les futurs pêcheurs sont concernés. Instruments de politique environnementale Les instruments de politique environnementale destinés à atteindre les objectifs définis dans la section précédente peuvent être divisés en trois groupes : les obligations et les interdictions, les incitations et la tentative de création d’un marché. Ils ont tous certains avantages et certains inconvénients. Obligations légales & interdictions Dans le cas d’une obligation, l’État détermine dans quelle mesure une entreprise peut utiliser un bien environnemental donné. Il peut s’agir, par exemple, de la quantité maximale d’un polluant qu’une entreprise peut émettre (air pur). Une interdiction totale d’émettre un polluant constituerait la forme la plus extrême d’obligation. C’est par exemple le cas de l’interdiction des chlorofluorocarbures (CFC), qui endommagent la couche d’ozone. Si une entreprise ne respecte pas les obligations ou l’interdiction, elle encourt une amende ou risque même sa fermeture. Les obligations ont pour avantage que l’État peut ainsi contrôler la totalité des émissions. En outre, la charge administrative due à leur mise en œuvre est relativement moindre. Par conséquent, les obligations et les interdictions font partie des instruments de politique environnementale les plus fréquemment utilisés. Leur inconvénient, en revanche, réside dans le fait que les entreprises ne sont pas poussées à réduire leurs émissions plus que nécessaire, bien que cela puisse être facile et avantageux pour certaines entreprises. De plus, bien qu’il contribue à la durabilité, cet instrument rend difficile pour l’État de définir la quantité d’émission efficace. Incitations On crée des incitations au moyen d’impôts ou de subventions. a) Impôts/taxes d’incitation Les impôts ou les taxes d’incitation ont pour but de simuler le prix inexistant des biens environnementaux. L’État détermine combien coûte l’émission d’une certaine quantité d’un polluant. Cela permet de s’assurer que les entreprises prennent en compte les coûts de la consommation de ressources environnementale dans leurs décisions. Si l’État parvient à fixer l’impôt de manière à ce que le niveau d’émission efficace soit atteint, on parle d’une taxe pigouvienne. La taxe sur le CO2 issu des combustibles fossiles introduite en Suisse en 2008 en est un exemple. 36 CHF par tonne de CO2 émise doivent être versés (situation en octobre 2012). Par conséquent, l’État dispose d’environ 600 millions de francs par année, qui sont redistribués à la population et à l’économie ou qu’il utilise pour soutenir l’assainissement des bâtiments. L’un des avantages des taxes d’incitation est que les prix de l’utilisation des biens environnementaux augmentent. D’une part, cela réduit les émissions polluantes et, d’autre part, incite à investir dans des technologies vertes. L’un de ses inconvénients, en revanche, est la grande quantité d’informations nécessaires pour atteindre un niveau d’émission efficace. En effet, l’État a besoin d’informations sur ce que coûte aux entreprises le rejet d’émissions polluantes. Il doit aussi établir quels seront les avantages d’une réduction des émissions. Ce n’est qu’ainsi que l’État peut déterminer le montant optimal de l’impôt. b) Subventions Les subventions sont basées sur le même principe que les impôts. Cependant, à la place de mettre un frein aux comportements indésirables, elles cherchent à promouvoir les comportements recherchés. En termes de politique environnementale, cela signifie que l’État soutient financièrement les comportements respectueux de l’environnement. En effet, en utilisant des modes de production respectueux de l’environnement, les entreprises contribuent à fournir des biens environnementaux qui, autrement, ne seraient pas compensés par le marché. Ainsi, l’État peut se servir de subventions pour récompenser les entreprises qui génèrent des effets externes positifs. Cela incite en outre d’autres entreprises à se comporter de la même manière. Il s’agit par exemple des subventions qui encouragent la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Les subventions ont l’avantage de promouvoir le développement et la mise en place de techniques de production respectueuses de l’environnement. L’inconvénient est toutefois qu’il est difficile pour l’État de déterminer, d’une part, quelles formes de production doivent être subventionnées et, d’autre part, le montant de ces subventions. Dans ce cas-là, il y a également besoin de beaucoup d’informations pour pouvoir déterminer ceci de manière optimale. Création d’un marché La dernière possibilité pour remédier à la défaillance du marché est celle des droits d’émission négociables. Dans ce cas, l’État tente de simuler le marché inexistant des biens environnementaux. Dans un premier temps, il détermine la quantité totale de polluants qui peuvent être émis. Cette quantité doit être fixée, dans la mesure du possible, pour correspondre au niveau d’émission efficace. Dans un deuxième temps, l’État crée des droits d’émission en divisant la quantité totale d’émissions autorisée et en déterminant la quantité qui peut être émise pour chaque droit. Il attribue ensuite ces droits d’émission aux entreprises. Dès lors, si une entreprise veut émettre des polluants, elle doit posséder les droits d’émission nécessaires. Mais comment un marché des droits d’émission et donc indirectement un marché des biens environnementaux voit-il le jour ? Supposons qu’il soit facile pour certaines entreprises d’éviter les émissions au cours de leur production. Ces entreprises mettront ces mesures en place dans l’espoir de pouvoir vendre les droits d’émission dont elles n’ont pas besoin sur un marché et ainsi réaliser un bénéfice. Mais qui va acheter ces droits ? Il y a aussi des entreprises pour lesquelles il n’est pas possible d’éviter les émissions à moindre coût. Pour ces entreprises, il est logique d’acheter des droits d’émission sur le marché et ainsi de continuer à émettre une quantité relativement importante de polluants. Réduire ces émissions leur coûterait plus cher que d’acheter les droits d’émission nécessaires. Un marché des droits d’émission émerge ainsi, avec un prix par droit d’émission. L’Union européenne, par exemple, utilise exactement cet instrument. De ce fait, environ 12 000 émetteurs de CO2 se partagent une certaine quantité de droits d’émission. S’ils ne les utilisent pas, ils peuvent vendre les droits dont ils n’ont pas besoin aux entreprises qui dépassent leur quota et réaliser un bénéfice. Le commerce des émissions a pour avantage que ces entreprises réduisent les émissions qui leur coûtent le moins cher à éviter. Un autre avantage est que le quota d’émission de polluants spécifié (efficace) est atteint avec certitude. Mais le problème est le même que pour les impôts et les subventions : pour déterminer la quantité optimale de polluants, l’État a besoin de beaucoup d’informations. La charge administrative de mise en œuvre est donc relativement élevée.
  1. Explication de l'économie
  2. Explication de la politique et l'économie
L’argent L’argent paraît être quelque chose de simple, mais il se présente sous de nombreuses formes et remplit des fonctions importantes. De plus, le fait que l’argent a un prix peut être un peu déroutant au premier abord, de même que le fait que les banques « multiplient » l’argent. Cependant, la plupart des gens sont conscients que l’argent joue un rôle important pour l’économie et la société. Cet article aborde précisément ces questions. Il évoque les différentes caractéristiques de l’argent, de son prix et enfin du lien entre l’argent, la Banque nationale suisse (BNS) et l’économie. Caractéristiques Origine et développement L’histoire de l’argent commence par le troc. Avant qu’il existe un moyen de paiement, on échangeait des biens. Ce troc avait par exemple lieu entre un chasseur et un pêcheur qui échangeaient de la viande contre du poisson. Suite à leur découverte, les métaux ont pris le rôle de moyen d’échange. Les métaux ont prévalu comme moyen d’échange parce qu’ils remplissaient déjà les trois fonctions de l’argent (moyen de paiement, réserve de valeur et mesure de valeur), qui sont expliquées dans le chapitre « Fonctions ». Les pièces de monnaie les plus anciennes retrouvées datent du VIIe siècle av. J.-C. Elles ont l’avantage par rapport aux métaux non transformés d’avoir un poids est uniforme et chacune la même valeur. Il n’était donc pas nécessaire de les peser pour en déterminer la valeur. Contrairement aux matériaux naturels (p. ex. le poisson et la viande) et aux métaux précieux (p. ex. les pièces en or), la monnaie actuelle n’a qu’une valeur matérielle insignifiante (les billets suisses sont fabriqués en papier et les pièces en cuivre et en nickel). Néanmoins, on peut acheter des biens très chers et précieux avec de l’argent. De fait, la banque centrale de chaque pays définit une monnaie nationale comme moyen de paiement¬ et en garantit la valeur. Les premiers billets classiques connus existent depuis le XIe siècle en Chine. Forme Aujourd’hui, en plus de l’argent en espèces, nous utilisons deux autres formes de monnaie : la monnaie scripturale et la monnaie électronique. Le terme de monnaie scripturale désigne le solde que nous avons sur notre compte bancaire et dont nous pouvons disposer à tout moment. Cet argent est invisible et n’existe pas physiquement. Cependant, nous pouvons le convertir en espèces à la banque ou au guichet automatique en retirant de l’argent de notre compte. Nous utilisons aussi de la monnaie scripturale lorsque nous réglons nos achats, par exemple avec une carte de débit ou carte EC. La monnaie électronique est une sous-forme de monnaie scripturale. Elle provient du stockage d’argent sur un support de données électronique. Il s’agit, par exemple, des cartes prépayées ou des cartes avec une fonction de paiement en espèces. On s’en sert pour effectuer un paiement anticipé qui est enregistré sur le support de données (p. ex. la carte) et peut être récupéré ultérieurement. C’est le même principe qui est utilisé pour les téléphones mobiles prépayés. Fonctions L’argent remplit trois fonctions. Il est utilisé comme moyen de paiement pour les biens et services. Il sert également de réserve de valeur. En effet, de l’argent reçu il y a quelques jours, quelques mois ou quelques années peut être utilisé encore aujourd’hui comme moyen de paiement. La manière dont la valeur de l’argent stocké évolue dans le temps (dévaluation¬ de la monnaie et revalorisation de la monnaie) est traitée dans la section « Le prix de l’argent ». Enfin, l’argent a aussi une fonction de mesure de valeur. En effet, je peux comparer ce qu’un produit ou un service me coûte sur la base du « prix de l’argent ». Le prix de l’argent Valeur de l’argent (inflation/déflation) Comme nous l’avons vu plus haut, l’argent sert, entre autres, de réserve de valeur¬. Cependant, la valeur de l’argent n’est pas toujours la même, elle change avec le temps. On distingue l’inflation de la déflation. On parle d’inflation lorsque les prix de tous les biens et services augmentent¬ en moyenne. Cette augmentation de prix diminue le pouvoir d’achat, ou la valeur de l’argent. L’exemple suivant illustre ce phénomène : en 1930, je pouvais acheter une miche de pain pour 48 centimes. En l’an 2000, il me fallait cependant¬ dépenser 1,80 CHF. Avec un franc, je peux donc acheter moins. La valeur de l'argent a diminué avec le temps. La déflation est le contraire de l'inflation. La valeur de la monnaie augmente avec la déflation. Je peux acheter plus avec un franc qu’auparavant, car le niveau général des prix est en baisse (p. ex. si le prix du pain passait de 1,80 à 1,10 CHF. Pour en savoir plus sur l’inflation et la déflation, consultez le Lexique de Vimentis. Intérêts Comme nous l’avons vu plus haut, l’inflation et la déflation ont une incidence sur la valeur de l’argent. Les taux d’intérêt, par contre, sont généralement compris comme le prix de l’emprunt d’argent. Tout d’abord, il n’existe pas qu’un seul type d’intérêt, mais plusieurs. Nous décrirons ici certains de ces types d’intérêts. Comme dans le cas des biens, le prix de l’argent sur un marché est déterminé par l’offre et la demande. En Suisse, la Banque nationale suisse est le seul fournisseur d’argent, c’est-à-dire qu’elle détermine le prix de base de l’argent, qu’on appelle le taux des pensions (un taux d’intérêt fixe). Les banques commerciales (comme l’UBS, le Crédit Suisse, les banques cantonales, la Raiffeisen, etc.) peuvent emprunter de l’argent à la BNS au taux des pensions (c’est ce qu’on appelle une opération de mise en pension). Toutefois, les banques commerciales empruntent aussi de l’argent à d’autres banques commerciales. Le montant des intérêts de ces transactions est défini par le LIBOR (London Interbank Offered Rate). Le Libor correspond à la moyenne des taux d’intérêt que les banques appliquent entre elles. Il est fortement influencé par le taux des pensions. Troisièmement, les banques peuvent compter¬ sur l’argent de leurs clients (p. ex. déposé sur les comptes d’épargne). En contrepartie, la banque verse à l’épargnant un intérêt d’épargne, dont le montant est également fortement influencé par le taux des pensions. C’est principalement par le biais de ces trois formes de financement (la BNS, les autres banques commerciales et les épargnants) que les banques commerciales s’approvisionnent en argent afin de pouvoir accorder des prêts à d’autres personnes ou à des entreprises. Nos économies sont par exemple utilisées par la banque pour accorder des prêts hypothécaires à d’autres clients. Les intérêts payés sur ce type de prêt hypothécaire dépendent aussi beaucoup du taux des pensions. En effet, plus le taux des pensions est élevé, plus les coûts pour la banque sont élevés et plus elle doit facturer de frais à l’emprunteur. En outre, elle inclut les frais bancaires internes (p. ex. le loyer et les salaires) ainsi que la compensation du risque de crédit qu’elle encourt. Enfin, il y a une marge bénéficiaire pour la banque. L’intérêt ainsi calculé est plus élevé que celui que la banque paie pour recevoir de l’argent. Par conséquent, la banque réalise un bénéfice (c’est ce qu’on appelle une opération ¬d’intérêts). Comme on peut le constater, tous ces taux d’intérêt sont donc fortement influencés par le taux des pensions de la BNS. Dans le chapitre « L’argent et la Banque nationale », nous examinons plus en détail les activités et les domaines d’influence de la BNS. Devises (taux de change) Tous les pays n’ont pas la même monnaie. En Suisse, nous avons le franc suisse comme monnaie officielle, alors qu’en Allemagne, par exemple, on paie en euros. Afin de pouvoir comparer la valeur des différentes devises, il existe les taux de change. Par exemple, s’il faut payer 1,20 CHF pour recevoir 1€, le taux de change est de 1,20 EUR/CHF. Ainsi, le taux de change exprime le prix ou la valeur d’une devise dans une autre devise. Le taux de change fluctue en fonction de l’offre et de la demande. Par exemple, la valeur du franc suisse augmente lorsque les entreprises suisses vendent plus de biens à l’étranger. Pourquoi ? Si les clients étrangers paient en francs suisses pour ces biens, ils doivent se procurer des francs suisses, ce qui augmente la demande et donc la valeur du franc suisse. Le franc suisse est également considéré comme une monnaie sûre et stable dans le monde entier, ce qui accroît généralement la demande en temps de crise. Les investisseurs espèrent qu’en achetant des francs suisses, l’argent qu’ils ont investi ne perdra pas de valeur. Précisions Systèmes de taux de change Bien qu’aujourd’hui, la majorité des taux de change soient flexibles, une devise peut être liée à la mesure¬ d’une autre. Il s’agit d’instruments utilisés par les banques centrales pour éviter des fluctuations trop importantes des ¬taux de change¬. Actuellement, nous pouvons observer quelque chose de semblable en Suisse, par exemple. La BNS a annoncé qu’elle n’autorisera pas l’euro à coûter moins de 1,20 CHF, car cela aurait trop de répercussions sur l’économie suisse. Ainsi, dès que la valeur de l’euro tombe en dessous de 1,20 CHF, elle achète des euros pour 1,20 CHF à toute personne qui souhaite en vendre. Cela ne fixe pas le taux de change, mais détermine un plancher. En outre, la BNS accroît la quantité de francs suisses, car elle paie en francs suisses. Le franc est alors légèrement affaibli par rapport à l’euro. Ainsi, dans certains pays, lorsque l’avenir des investissements est incertain (p. ex., par crainte de l’inflation ou de la chute des cours boursiers), de nombreux investisseurs achètent des francs suisses. La demande et le prix du franc augmentent alors. La BNS peut influencer le taux de change en mettant plus ou moins de monnaie en circulation. Si elle baisse le taux des pensions et permet ainsi aux banques commerciales d’emprunter de l’argent à des taux inférieurs auprès de la BNS, davantage de monnaie est mise en circulation. Cela signifie que l’offre d’argent et celle de francs suisses augmentent et que le prix du franc suisse baisse. L’argent et la Banque nationale Politique monétaire Comme nous l’avons vu précédemment, la Banque nationale suisse est responsable la fourniture de monnaie et donc de la politique monétaire de l’économie. La BNS a notamment pour objectifs d’assurer l’approvisionnement en liquidités, la stabilité des prix et la stabilité du système financier. Pour atteindre ces trois objectifs, elle modifie en permanence la quantité d’argent en circulation. Pour influencer la masse monétaire, elle dispose de trois instruments qui sont décrits dans l’encadré « Précisions ». Réserve minimale Outre les trois ressources de la BNS (octroi de crédits, prêts d’un jour et crédits de resserrement), la réserve minimale obligatoire explique comment la BNS peut contrôler indirectement l’offre de monnaie. Ce qu’on appelle l’effet multiplicateur se réfère à la capacité des banques commerciales à créer de l’argent en ne gardant en réserve qu’une partie des fonds qu’elles reçoivent en dépôt et en prêtant le reste. La BNS influence la masse monétaire en imposant aux banques commerciales les montants minimaux qu’elles doivent garder en réserve et ne peuvent pas prêter («réserves obligatoires»). Plus les réserves obligatoires sont petites, plus les banques peuvent prêter de l’argent et en créer. Pour un exemple de ce fonctionnement, consultez notre article «Le marché des capitaux et les banques». L’argent et l’économie Jusqu’à présent, nous avons vu quels types de taux d’intérêt existent, comment le taux des pensions de la BNS influence les taux d’intérêt et comment la BNS contrôle la masse monétaire. Prenons maintenant tous ces points dans leur ensemble. En ajustant le taux des pensions, la BNS modifie à la fois le taux d’intérêt auquel les banques commerciales prêtent de l’argent et le taux du LIBOR, auquel les banques commerciales se prêtent mutuellement des fonds. La BNS relève et abaisse le taux des pensions jusqu’à ce que le LIBOR corresponde plus ou moins au niveau souhaité par la BNS. Le niveau-cible du LIBOR visé par la BNS s’appelle le taux directeur. Ainsi, plus le taux des pensions est bas, plus le LIBOR est bas. Plus le prix de l’argent que les banques commerciales obtiennent auprès de la BNS est bas, plus elles se le prêtent entre elles à bas prix. Par conséquent, non seulement il y a plus d’argent en circulation, mais les banques accordent aussi des prêts et des hypothèques à moindres coûts aux entreprises et aux particuliers. Qu’est-ce que cela signifie pour l’économie ? Plus les entreprises obtiennent de l’argent facilement et à moindre coût, plus il leur est facile de lancer des projets tels que la construction d’usines, l’achat de machines, le développement de nouveaux produits ou l’achat d’autres entreprises. Il en va de même pour les particuliers. Plus il est avantageux de contracter un prêt, plus les gens sont susceptibles de faire des achats importants, par exemple des voitures ou des maisons. Dans ce cas, cela stimule l’industrie automobile et le secteur immobilier. De plus, à bas taux d’intérêts, les gens ont moins avantage à laisser leur argent sur leur compte bancaire. Ils dépensent donc plus et consomment plus de biens et de services. Cela favorise la croissance économique, ce qui augmente finalement le produit intérieur brut. Cependant, la BNS ne doit pas générer trop d’argent malgré les avantages que cela constitue pour l’économie, sans quoi, comme mentionné précédemment, l’inflation pourrait survenir. En effet, lorsque la demande de machines, de recherches, d’usines, de voitures, de maisons, etc. augmente, leurs prix augmentent aussi. On appelle ce phénomène une « surchauffe » de l’économie. Cela s’applique aussi à l’argent. Lorsque la BNS crée plus d’argent, chaque franc vaut moins cher et l’achat d’un produit nécessite désormais plus de francs. Mais comme la stabilité des prix est l’un des objectifs de la BNS, elle s’efforce toujours de générer seulement assez de monnaie pour que l’inflation n’augmente pas de manière démesurée et que l’économie continue à bien se porter. Précisions Octroi de crédit (« Opérations d’open market ») Il s’agit de l’instrument le plus important dans le processus de création monétaire de la BNS. Les banques commerciales peuvent emprunter de l’argent auprès de la BNS au taux des pensions. Plus le taux d’intérêt est bas, plus les banques commerciales lui empruntent d’argent. Les banques commerciales ont alors de plus de fonds à leur disposition, qu’elles peuvent transmettre sous forme de prêts, ce qui a pour effet d’accroître la masse monétaire dans l’ensemble de l’économie. Il y a donc davantage d’argent en circulation. Néanmoins, une plus grande quantité de monnaie peut également entraîner une perte de sa valeur et une hausse de l’inflation. Prêts d’un jour (« facilité intrajournalière ») Les prêts d’un jour font référence à la possibilité qu’ont les banques commerciales d’emprunter de l’argent à la BNS sans intérêt pendant une journée. Il doit être remboursé au plus tard le lendemain. Tout comme l’octroi de crédits à plus long terme, ces prêts à très court terme sans intérêt permettent à la banque de financer ses activités, de la même manière que les dépôts de ses clients. Par exemple, ils lui permettent d’accorder des prêts. Crédits de resserrement (« facilité pour resserrements de liquidités ») Les crédits de resserrement permettent aux banques commerciales d’emprunter de l’argent à la BNS en marge des octrois de crédits, lorsqu’elles font face à des problèmes de liquidités à court terme. Cela peut se produire lorsqu’un trop grand nombre de clients veulent soudainement retirer leurs économies. Si les banques commerciales veulent emprunter de l’argent à la BNS à court terme, elles doivent payer des « intérêts de pénalisation » à taux plus élevés. Cette pénalité est imposée aux banques, car elles n’ont pas gardé suffisamment de réserves propres et qu’elles font donc face à des difficultés. Bibliographie Deutsche Bundesbank. (2013). Das Buchgeld. Consulté le 05.03.2013 sous http://www.bundesbank.de/Redaktion/DE/Downloads/Service/Schule_und_Bildung/geld_und_geldpolitik_kapite l_3.pdf? blob=publicationFile Europäische Kommission. (2013). Elektronisches Geld. Consulté le 02.03.2013 sous http://ec.europa.eu/internal_market/payments/emoney/index_de.htm Mankiw, G. & Taylor, M. (2008). Grundzüge der Volkswirtschaftslehre (4.Aufl.).Stuttgart: Schäffer-Poeschel. Österreichische Nationalbank. (2013). Formen und Funktionen des Geldes. Consulté le 07.03.2013 sous http://www.oenb.at/de/ueber_die_oenb/geldmuseum/allg_geldgeschichte/formen/formen_und_funktionen_des_geldes.jsp Schweizerische Nationalbank. (2013). Hier bezahlen die Banken den Zins. Consulté le 27.02.2013 sous http://www.snb.ch/d/welt/portrait/monetary_policy/5.html Schweizerische Nationalbank. (2013). Was kostet der Schweizer Franken? Consulté le 25.02.2013 sous http://www.snb.ch/d/welt/portrait/monetary_policy/7.html Schweizerische Nationalbank. (2013). Wie viel Geld braucht das Land? Consulté le 27.02.2013 sous http://www.snb.ch/d/welt/portrait/monetary_policy/1.html Schweizerische Nationalbank. (2013). Ziele und Aufgaben der Schweizerischen Nationalbank. Consulté le 25.02.2013 sous http://www.snb.ch/de/iabout/snb/id/snb_tasks Schweizerische Nationalbank. (2013). Auch Banken brauchen eine Bank. Consulté le 28.02.2013 sous http://www.snb.ch/d/welt/portrait/banks/6.html Schweizerische Nationalbank. (2013). Wie die Banken Geld vermehren. Consulté le 02.03.2013 sous http://www.snb.ch/d/welt/portrait/banks/4.html Williamson, S. (2008). Macroeconomics (3.Aufl.). Boston: Pearson Education.
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Le marché Nous sommes tous quotidiennement au contact des marchés. Qu’il s’agisse d’acheter de la nourriture, des chaussures de notre marque préférée ou une nouvelle voiture, les marchés sont partout. Cet article explique comment un marché est créé à partir de l’offre et de la demande et comment ils déterminent les prix. En outre, il donne un aperçu de certaines autres caractéristiques du marché. L’offre et la demande L’interaction entre l’offre et la demande est une composante importante de l’économie de marché. Au final, c’est le comportement des acheteurs et des vendeurs d’un produit ou d’un bien qui détermine le prix du marché et la quantité échangée. Notre article sur le cycle économique rend compte des échanges de biens et de main-d’œuvre. Ces processus deviendront plus clairs à ce stade. Dans ce qui suit, nous expliquons d’abord le côté de l’offre, puis celui de la demande. Pour une meilleure illustration, nous nous servirons du marché du pain comme exemple. Luca est boulanger pour un fournisseur sur ce marché. Comparativement, Katrin est une consommatrice de pain. L’offre Les vendeurs d’un bien se trouvent du côté de l’offre. L’objectif du fournisseur est de générer le plus de bénéfice possible. Ce bénéfice est déterminé par la différence entre le prix de vente et le coût de production. Les coûts de production sont tous les coûts nécessaires à la fabrication du produit, c’est-à-dire le coût des matières premières, de la main-d’œuvre et du capital. Avant de pouvoir produire du pain, Luca doit acheter de la farine, de l’eau, de la levure et tous les autres ingrédients nécessaires. Il doit aussi verser un salaire mensuel aux employés de sa boulangerie. De plus, il doit payer des intérêts sur le capital qu’il a emprunté, par exemple pour acheter son four. Pour commencer, supposons toutefois que les coûts de production restent constants et que l’offre n’est influencée que par le prix auquel un boulanger peut vendre son pain. Nous verrons que ce prix est déterminé par le marché et que Luca ne peut pas en décider librement. La loi de l’offre établit que plus le prix d’un bien est élevé, plus la quantité offerte de ce bien est élevée. Tableau 1 : Offre de Lucas Courbe d’offre de Lucas Comme le montre le tableau 1, Luca propose 1 miche de pain au prix de vente de 2 CHF. Plus loin, nous voyons qu’il suit la loi de l’offre. Plus il pourra vendre son pain cher, plus il en offrira. Ce n’est cependant pas surprenant, car cela signifie que, pour le même coût unitaire, il peut réaliser un plus grand bénéfice par pain vendu. Les informations figurant sur le tableau peuvent également être tracées sur un graphique. La figure 1 montre la courbe d’offre de Luca, c’est-à-dire le rapport entre le prix et son offre. La demande Du côté de la demande, on trouve les acheteurs d’un bien. Outre le prix, la demande dépend du revenu des acheteurs, de leurs préférences en matière de pain et de leurs anticipations pour l’avenir. Nous reviendrons plus en détail sur ces facteurs par la suite. Mais pour l’instant, supposons que la demande n’est influencée que par le prix et que les autres facteurs sont constants. La loi de la demande stipule que la quantité demandée d’un bien diminue avec l’augmentation du prix. Tableau 2 : Demande de Katrin Le tableau 2 montre la demande de pain de Katrin. Si une miche de pain coûte 2 CHF, elle en achètera 3. De plus, elle suit la loi de la demande. Plus le pain est cher, moins elle en achète. Au prix de 8 CHF, elle n’en voudra d’ailleurs plus. En effet, elle considère que 8 CHF par pain est trop cher pour qu’elle en achète. Katrin pourra peut-être alors acheter les ingrédients pour fabriquer du pain elle-même. D’autre part, elle n’achètera pas un nombre infini de miches de pain, même au prix de 0 CHF. Elle ne saurait que faire de plus de 4 pains. C’est ce qu’on appelle la quantité de saturation. Comme pour l’offre, on peut tracer un graphique à partir du tableau. La figure 2 montre la courbe de demande de Katrin, c’est-à-dire la relation entre le prix et la quantité demandée. Le modèle de marché Nous avons pris connaissance des concepts de l’offre et de la demande. Examinons maintenant comment se forme le marché. Nous pourrons alors comprendre la notion d’équilibre de marché. Nous verrons également les termes de surplus du producteur, de surplus du consommateur et d’efficience. La création d’un marché L’offre et la demande se rencontrent sur le marché. Jusqu’à présent, nous n’avons vu qu’un seul exemple de courbe de l’offre et de la demande. Sur le marché dans son ensemble, il n’y a pas que Luca et Katrin qui interagissent, mais tous les boulangers et les consommateurs de pain. On additionne alors toutes les courbes d’offre du marché pour déterminer l’offre dans son ensemble ainsi que toutes les courbes de demande pour trouver la demande du marché. Ce marché est illustré par la figure 3. Pour les explications suivantes, il est important d’établir que notre marché du pain se trouve en situation de concurrence parfaite. Cela signifie que sur ce marché, de nombreux fournisseurs différents interagissent avec de nombreux demandeurs (les consommateurs). De plus, sur un marché de ce type, il n’y a pas de différence entre les pains proposés, c’est-à-dire qu’ils sont tous identiques. Cependant, cela signifie qu’aucun acteur du marché n’est en mesure d’influencer le prix du marché. Si Luca offre son pain à un prix plus élevé que celui du marché, Katrin ira chez un autre boulanger. Si tous les boulangers demandent un prix plus élevé, ils ne pourront plus vendre la totalité du pain qu’ils produisent, car la demande sera alors insuffisante. Il y aura une offre excédentaire. Comme Luca veut vendre tout son pain, il commencera cependant à baisser son prix et à vendre son pain moins cher que les autres boulangers. Afin de ne pas perdre leurs clients, les autres boulangers devront également ajuster leurs prix. Ces ajustements se produiront jusqu’à ce que le prix du marché soit à nouveau atteint. La réduction des prix réduira du même coup l’offre excédentaire, car les boulangers offriront moins de pain si les prix sont plus bas. Équilibre L’offre et la demande du marché s’adapteront jusqu’à ce que l’offre corresponde exactement à la demande. Lorsque cela se produit, le marché est en équilibre. Dans la figure 3, le point d’équilibre se trouve à l’intersection des deux courbes. Au prix d’équilibre, l’offre et la demande sont égales. La quantité offerte et demandée au prix d’équilibre est appelée quantité d’équilibre. Le prix d’équilibre dans notre exemple de marché est de 4 CHF par miche de pain. Cependant, notre exemple ne permet pas de calculer la quantité d’équilibre concrète à ce prix. Pour cela, nous aurions besoin des informations sur tous les fournisseurs et tous les demandeurs. Nous ne connaissons néanmoins que Luca et Katrin. Surplus du producteur et du consommateur Le surplus du producteur sert à mesurer les bénéfices des producteurs. Il s’agit de la différence entre le prix de vente et les coûts de production et de vente d’un bien. Supposons que Luca dépense 2 CHF pour fabriquer et vendre une miche de pain. Sur notre marché, son surplus du producteur est donc de : 4 - 2 = 2 CHF. Si on effectue ce calcul pour tous les fournisseurs du marché, le résultat est représenté par la zone rouge sur la figure 4. Le surplus du consommateur sert à mesurer les avantages des consommateurs. Il s’agit de la différence entre le prix le plus élevé qu’un consommateur est prêt à payer pour un bien et le prix du marché. Dans le cas de Katrin, nous savons, d’après le tableau 2, qu’elle est prête à payer 6 CHF au maximum pour une miche de pain. Le prix d’équilibre sur notre marché est de 4 CHF. Le surplus du consommateur est donc de : 6 - 4= 2 CHF. Si on effectue ce calcul pour tous les demandeurs du marché, le résultat est représenté par la zone bleue sur la figure 4. Le surplus total (ou bien-être total) est la somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur. En situation d’équilibre, le gain total est maximal. Lorsque le prix du marché s’écarte du prix d’équilibre, le surplus total change. Dans notre exemple du marché du pain, un prix du marché plus élevé entraînerait un surplus du producteur plus élevé et un surplus du consommateur plus faible. Il est crucial de noter que le surplus du consommateur diminuerait plus fortement que le surplus du producteur n’augmenterait. Un déséquilibre crée donc une perte de bien-être. En effet, dans ce cas, le bien-être total est plus faible qu’en situation d’équilibre. Efficience Ce chapitre intermédiaire traite de l’évaluation de l’équilibre. L’efficience signifie qu’une répartition donnée des ressources maximise le bien-être global. D’un point de vue économique, un marché efficient est un marché optimal. Sur la figure 3, notre marché est efficient. Le prix d’équilibre a permis de maximiser le surplus du producteur et celui du consommateur. La main invisible du marché imaginée par Adam Smith stipule qu’on peut atteindre l’efficience dans des marchés concurrentiels libres (sans intervention de l’État). D’un point de vue économique, les marchés devraient donc être aussi libres que possible. Cependant, un marché efficient n’est pas nécessairement optimal du point de vue sociétal. La question d’une répartition équitable est exclue. L’efficience implique que le gâteau à distribuer doit être aussi gros que possible. Mais la mesure dans laquelle il est équitablement réparti entre les parties concernées est une autre question. Modifications des conditions de base Jusqu’à présent, nous avons supposé que l’offre et la demande sont uniquement influencées par les prix. Selon les lois de l’offre et de la demande, l’influence des prix entraîne des mouvements le long des courbes. Cependant, nous savons que l’offre et la demande dépendent aussi d’autres facteurs. Nous allons maintenant mettre en évidence comment un changement de ces autres facteurs affecte la courbe de l’offre ou de la demande à prix constant. En principe, si un changement augmente (diminue) l’offre ou la demande, la courbe se déplace vers la droite (ou la gauche). La figure 5 illustre la situation pour la courbe d’offre. Le principe est le même pour la courbe de demande. Figure 5 : Déplacement de la courbe Du côté de l’offre Le prix des apports (facteurs de production) a une influence majeure sur l’offre. Il s’agit du prix des biens nécessaires à la production. Ce sont par exemple des matières premières ou du temps de travail. Lorsque la farine devient soudainement deux fois plus chère, la production de pain de Luca devient moins rentable et il en offrira donc moins. Le progrès technique favorise l’offre. En effet, une meilleure technologie rend les méthodes de travail plus efficaces ou augmente le rendement pour le même apport économique. Dans les deux cas, les coûts de production diminuent et une plus grande quantité est alors offerte. Toutefois, l’offre dépend aussi des anticipations de chacun pour l’avenir. Si Luca s’attend à ce que le prix du pain chute fortement et durablement, il en offrira moins. L’offre du marché est la somme de toutes les offres individuelles. Le nombre de vendeurs sur le marché a donc aussi une certaine importance. Si Luca ferme sa boulangerie, l’offre baisse, car la quantité de pain qu’il offrait est soustraite du marché. Du côté de la demande Du côté de la demande, le revenu des consommateurs constitue un important facteur d’influence. Si Katrin ne gagnait plus que 30 000 CHF par année au lieu de 50 000 CHF, elle n’achèterait plus la même quantité de pain qu’avant. Comme elle a moins d’argent à sa disposition, elle réduira ses dépenses en pain afin d’avoir encore assez d’argent pour d’autres biens. Toutefois, la demande dépend également des prix des biens apparentés. On distingue les effets des biens complémentaires de ceux des biens de substitution. Katrin mange toujours son pain avec du beurre et de la confiture. Si le pain devient plus cher, elle achètera automatiquement moins de confiture (complément). Si le prix du beurre augmente, elle achètera moins de beurre et plus de margarine (substitut). Comme dans le cas de l’offre, la demande est influencée par les anticipations. Si Katrin attend des visites dans les prochains jours, elle achètera plus de pain que pour elle seule. La demande du marché est aussi influencée par le nombre d’acheteurs. Plus il y a d’acheteurs, plus la demande est forte. Nouvel équilibre Si la courbe de l’offre, la courbe de la demande ou les deux se déplacent, l’équilibre du marché changera. En principe, il est assez facile de déterminer dans quelle direction va se déplacer le nouvel équilibre. Tout d’abord, il faut déterminer si le changement des conditions de base entraîne une augmentation ou une diminution de l’offre et, respectivement, de la demande. On trace ensuite les nouvelles courbes du modèle. Le nouvel équilibre se trouve alors à l’intersection des nouvelles courbes. Ce déplacement des courbes sur le graphique ne permet pas de déterminer exactement le nouveau prix d’équilibre ou la nouvelle quantité d’équilibre. On peut cependant estimer si, par exemple, le prix d’équilibre va baisser ou augmenter. Cette démarche est illustrée par la figure 6. Selon la courbe, on peut imaginer le scénario suivant. Les prix des facteurs de production ont augmenté. Pour Luca et les autres boulangers, la production devient plus chère et ils offrent donc moins de pain. Dans le même temps, les revenus augmentent du côté de la demande. Par exemple, Katrin et les autres demandeurs reçoivent une augmentation de salaire, ce qui augmente alors leur demande de pain. Suite à ces changements, le prix d’équilibre augmentera dans tous les cas. On ne sait pas si la quantité d’équilibre augmente ou diminue. Cela dépend de laquelle des courbes de l’offre ou de la demande change de manière plus significative. Dans le cas du graphique à la figure 6, l’effet de la hausse des prix des facteurs de production prime et la quantité d’équilibre diminue. En résumé Une interaction sans entrave entre l’offre et la demande sur un marché libre est en principe souhaitable. Souvent, un tel marché peut être efficient et donc économiquement considéré comme optimal. De plus, il est difficile de prédire de manière fiable l’impact des interventions sur le marché. Toutefois, ce modèle ne peut fonctionner que sous certaines conditions. Ces objectifs ne sont néanmoins pas toujours atteints. Notre article « L’État et le marché » examine de plus près les problèmes qui se posent. Les sources de la traduction allemande: Mankiw, N. G. (2012). Grundzüge der Volkswirtschaftslehre. Stuttgart: Schäffer-Poeschel.
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