La Suisse représente encore le pays où il faut placer son argent. Il est vrai que la réputation dans ce domaine fait partie de l’ADN ne notre pays. Mais jusqu’à quand ?
En effet, malgré la fin du secret bancaire, qui a fortement prétérité la place économique helvétique, moins 5 points du total de notre PIB, ainsi que l’avènement des cryptomonnaies, la Suisse résiste tant bien que mal à la concurrence internationale. Néanmoins, elle perd inexorablement du terrain face à des pays qui ont bien compris que le vent est en train de tourner dans le monde financier et cherchent, coute que coute, à attirer les investisseurs chez eux. En d’autres termes, la Suisse ne fait plus partie des nations qui attirent autant que par le passé.
Si bien qu’en 2018, les États-Unis ont diminué leur investissement de -48% en Suisse et la Chine a suivi avec une baisse de 50%, préférant certainement d’autres cieux plus performants et innovants, comme Singapour ou Londres, ce malgré son instabilité politique liée au “Brexit”.
Sans compter que Facebook, avec sa cryptomonnaie “Libra” et ses partenaires pour l’écouler, comme Visa, PayPal, Uber ou Spotify se profile sur ce marché. La Chine n’est pas en reste : elle est en train de lancer sa propre monnaie électronique adossée à ses banques étatiques ainsi qu’à sa populaire boutique en ligne Alibaba ou encore au géant des réseaux sociaux chinois Tencent.
De façon que, vous l’aurez compris, les nouveaux acteurs de la cryptomonnaie sont en train de dessiner les contours mondiaux et hautement stratégiques de ce nouveau marché. Malheureusement, la Suisse n’est, à ce jour, qu’un observateur bien discret et ne semble pas mesurer l’importance de se positionner comme un pionnier sur celui-ci au même titre qu’elle l’a été le siècle passé et qui fit sa renommée internationale.
Cependant, la Suisse à tout pour bien faire, à condition de prendre le train en marche et vite ! Dans la mesure où la réputation de nos banques et notre stabilité ne sont plus à faire, il est essentiel que nous continuions de mettre en avant notre savoir-faire qui a toujours été notre valeur ajoutée dans bien des domaines. C’est pourquoi la Suisse doit continuer d’être innovante et préempter des territoires où elle excelle, comme la finance.
En effet, le Conseil fédéral, qui répondait à une interpellationEine Interpellation ist ein parlamentarischer Vorstoss, d.h.... du PDC Leo Müller au Conseil national, partage le même avis que la BNS qui s’exprimait sur cette question des cryptomonnaies en 2017 déjà et qui disait : “les cryptomonnaies ne représentent actuellement pas de véritable risque pour la stabilité financière. Ainsi, ces monnaies ne font pas courir de risque à l’économie nationale.”
Pour finir, je souhaite également apporter une note vertueuse à ces nouvelles monnaies numériques : voici une occasion unique dans l’histoire de l’humanité de créer une monnaie fiable, sûre et stable. En effet, cette monnaie, grâce à la technologie blockchain, serait sûre et en l’indexant à notre économie nous la rendrions, de facto, plus stable. De plus, nous pourrions appliquer la fameuse taxe de James Tobin, prix Nobel d’économie. C’est-à-dire, de prélever une fraction de chaque échange réalisé dans cette monnaie et l’allouer, par exemple, à notre AVS bien mal au point et qui cherche des financements pérennes qui elle-même, ajouterait à la stabilité de cette nouvelle cryptomonnaie étatique.
Sandro Patronaggio
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