En économie, on utilise le terme déflation pour parler d’une baisse du niveau général des prix sur plusieurs périodes consécutives (c’est le contraire de l’inflation).
En cas de déflation, la masse monétaire augmente plus lentement que la quantité de l’ensemble des biens produits (ou alors la masse monétaire se rétracte plus fortement que la quantité totale de biens). Cela entraîne une appréciation réelle de la monnaie, c’est-à-dire que l’on peut acheter plus de produits et de services pour la même somme en francs qu’avant la phase de déflation (le pouvoir d’achat est donc plus élevé).
Il est très important de distinguer la déflation de la désinflation. Alors que le niveau des prix diminue en cas de déflation, il ne fait qu’augmenter moins rapidement qu’avant en cas de désinflation (en d’autres termes, le taux d’inflation diminue).
Exemple :
Au sein d’une économie quelconque, supposons que 100 pommes sont produites par année. Ces pommes sont vendues sur le marché au même prix de 1 CHF depuis des années. Un jour de marché ensoleillé, on découvre cependant qu’elles ne coûtent plus 1 CHF, mais seulement 0,90 CHF. Cela signifie que le niveau des prix de notre économie a baissé de 10 %, une déflation s’est donc produite.
Pour identifier les causes et lutter contre la déflation, il est très important de distinguer si un pays exerce des taux de change fixes ou flexibles. Cette entrée est donc divisée en deux parties.
LA DÉFLATION À TAUX DE CHANGE FLOTTANTS
Depuis les années 1970, la Suisse, comme la plupart des autres pays, connaît un régime de changes flottants.
Causes de la déflation :
● La cause la plus importante de déflation est la réduction de la masse monétaire par la Banque nationale. C’est-à-dire qu’elle mène une politique monétaire restrictive et met moins d’argent à la disposition de l’économie.
Exemple :
Dans notre exemple précédent d’économie avec son marché de la pomme, on peut observer très simplement ce qui se passe lorsque la masse monétaire est réduite : comme chacune des 100 pommes coûtait exactement 1 CHF au départ, on peut supposer que la masse monétaire de cette économie était alors exactement de 100 CHF. La Banque nationale décide ensuite de réduire la masse monétaire de 100 CHF à 90 CHF. Les acheteurs ne disposent dès lors que de 90 CHF, mais peuvent toujours acheter 100 pommes avec ce montant. C’est pourquoi ils ne sont disposés à payer plus que 0,90 CHF par pomme, une partie des pommes ne pourrait autrement pas être vendue du tout, car il n’y aurait pas assez d’argent à disposition.
● Une autre cause de réduction de la masse monétaire et donc de déflation est un affaiblissement de la vitesse de circulation de la monnaie. Quand l’argent circule plus rapidement dans le cycle économique, cela s’apparente à une plus grande masse monétaire.
Exemple :
On peut également illustrer cela par notre exemple de l’économie de la pomme : jusqu’à présent, nous avons supposé que chaque franc n’est utilisé qu’une fois par an pour acheter des pommes. Ce n’est évidemment pas le cas, car si A achète une pomme à B aujourd’hui, alors B peut acheter une pomme avec le même franc la semaine prochaine. Plusieurs pommes sont donc achetées avec chaque franc. Supposons alors qu’en l’espace d’un an, un total de 4 pommes est acheté avec chaque franc, c’est-à-dire que nous avons une vitesse de circulation de 4 et que la masse monétaire réelle n’est donc pas de 100 CHF (comme supposé précédemment), mais de 25 CHF, car chaque franc est utilisé 4 fois. Si maintenant la vitesse de circulation tombe à 2 et que la masse monétaire réelle reste de 25 CHF, il n’y a plus que 50 CHF à disposition dans l’économie (25 CHF multipliés par 2, au lieu de 4 comme précédemment). Cela signifie que chacune des 100 pommes ne coûte plus 1 CHF mais 0,50 CHF.
● La déflation peut également être causée par une chute de prix des facteurs de production (p. ex. capital, matières premières, etc.). La baisse des taux d’intérêt ou du prix du pétrole qui en découle rend la production de nombreux biens moins chère et diminue donc le prix de nombreux produits.
Exemple :
Si les taux d’intérêt baissent dans l’économie de la pomme, les agriculteurs devront par exemple payer moins d’intérêts sur le prêt qu’ils ont contracté pour financer leur tracteur. Ils demanderont donc un prix moins élevé pour leurs pommes.
● Les variations des pronostics de dévaluation de la monnaie nationale peuvent également déclencher une déflation. Si par exemple les investisseurs étrangers pensent qu’à l’avenir le franc va prendre de la valeur, ils commenceront déjà aujourd’hui à investir plus d’argent en Suisse. À cause de l’abondance de capital sur le marché, les taux d’intérêt vont alors baisser avec les mêmes effets que ci-dessus.
Conséquences de la déflation :
Comme la plupart des prix, en particulier les salaires en tant que prix du travail, sont très rigides (à cause de la pression des syndicats), la déflation peut avoir des effets très négatifs sur l’économie, même lorsqu’on l’a anticipée.
Si les prix baissent et que les employeurs ne peuvent pas réduire les salaires (ou les prix de la matière première) proportionnellement, ils seront contraints de licencier des travailleurs. Lorsque le chômage augmente, la consommation devient généralement aussi plus faible, ce qui peut alors entraîner davantage de licenciements et une récession de l’économie.
Lutte contre la déflation :
De fait, la déflation à taux de change flottants ne peut être combattue que par la Banque nationale. Si une déflation survient, cette dernière doit tenter d’augmenter la masse monétaire afin de stabiliser, ou d’augmenter, le niveau des prix. Dans certaines circonstances, cependant, il peut être très difficile pour la Banque nationale d’accroître la masse monétaire lors d’une phase de déflation. Lorsque les taux d’intérêt sont pratiquement nuls et que personne ne veut investir (car il serait moins cher d’investir quelques mois plus tard), on parle de la trappe à liquidité.
En théorie, on pourrait imaginer de réduire la quantité de marchandises, c’est-à-dire de les détruire. Ainsi, la masse monétaire trop faible serait compensée par une plus petite quantité de biens et les prix se stabiliseraient. Cependant, on ne peut pas tenir compte de cette méthode dans la réalité, car personne dans une économie de marché n’acceptera de détruire volontairement ses propres produits.
LA DÉFLATION À TAUX DE CHANGE FIXES
Causes de la déflation :
· Dans le cas d’une économie à taux de change fixes, la Banque nationale est tenue de maintenir le taux de change (nominal) toujours constant en modifiant la masse monétaire, elle ne peut donc pas l’ajuster librement. Néanmoins, dans la plupart des cas, la déflation est causée indirectement par une masse monétaire trop faible, même à taux de change fixe.
· Elle peut aussi se produire en cas de réduction des dépenses publiques. Comme l’État dépense moins, il y a plus de capital sur le marché des capitaux et les taux d’intérêt baissent. Les étrangers investissent donc moins d’argent sur le marché intérieur et la Banque nationale doit alors réduire la masse monétaire afin d’éviter une dévaluation de la monnaie. Cette réduction de la masse monétaire peut conduire à la déflation.
· De même que pour les dépenses publiques, une baisse des revenus mondiaux peut aussi entraîner la déflation. Si les revenus des pays étrangers diminuent, ils importeront alors moins de marchandises. De nouveau, les taux de change menacent d’augmenter et la Banque nationale doit intervenir en réduisant la masse monétaire.
· Comme dans le cas des taux de change flottants, à taux de change fixes, la baisse de prix des facteurs de production peut conduire à la déflation.
· Une phase de déflation à l’étranger pourrait aussi se propager à l’économie nationale. Il est néanmoins hautement improbable d’observer une déflation au niveau mondial. On peut cependant concevoir un « transfert » de la déflation d’un grand pays à un plus petit si ce dernier commerçait presque exclusivement avec le premier.
Conséquences de la déflation :
Les conséquences de la déflation sont exactement les mêmes en cas de taux de change fixes que de taux de change flottants.
Lutte contre la déflation :
Comme il y a de plus nombreuses causes possibles de déflation à taux de change fixe, il y a aussi plus d’approches pour la combattre :
● Une approche serait d’augmenter les dépenses publiques. Les taux d’intérêt du marché intérieur commenceraient alors à augmenter. La monnaie subirait une pression à la hausse et la Banque nationale augmenterait alors la masse monétaire.
● Un pays à taux de change fixe aurait aussi la possibilité de passer à des taux de change flexibles, permettant ainsi à la Banque nationale d’ajuster la masse monétaire de manière indépendante et de lutter contre la déflation. Toutefois, le problème de la trappe à liquidité peut également survenir en cas de taux de change fixes.
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