Essayons de prendre un peu de hauteur et comprendre pourquoi tout ceci agite son petit monde.
D’un côté, nous avons ceux qui se préoccupent de la sécurité que va apporter la 5G. En effet, la 5G va permettre de connecter les « smart objects », c’est-à-dire les objets qui nécessitent une connexion internet à haut débit, comme les maisons connectées avec caméras de sécurité, serrure connectée, les voitures autonomes, etc.
De l’autre côté, nous avons les écologistes et certains scientifiques qui se préoccupent, à juste tire, de la pollution électromagnétique que cela pourrait induire sur les insectes. Ces scientifiques et écologistes s’appuient sur plusieurs études effectuées sur certains insectes en utilisant, en laboratoire, le spectre de fréquence de la 5G.
Toutefois, et même s’il faut admettre que les résultats que j’ai lus sur « Scientific Reports » (https://www.nature.com/articles/s41598-018-22271-3) peuvent paraître préoccupants de prime abord, ils le sont nettement moins quand on lit les méthodes utilisées qui sont très loin de représenter la réalité, comme l’écrivent ces mêmes scientifiques auteur de l’étude. « Any numerical simulation will be an approximation of reality. To our knowledge, the FDTD method, although faced with uncertainties is the best simulation method currently available to estimate the quantities studied in this manuscript ». Ce qui veut dire que les tests en laboratoire n’ont pu être faits qu’en mettant les insectes en situation de recevoir ces fréquences directement et très probablement à une distance de l’émetteur qui n’a rien à voir avec ce qu’est la réalité du terrain. De plus, les antennes des opérateurs téléphoniques sont très souvent dans les zones urbaines et toujours à des hauteurs de plusieurs dizaines de mètres. Par ailleurs, il faut savoir que le rayonnement que produit la 5G n’est pas continu, mais déclenché uniquement quand une fréquence est sollicitée par un appareil et dirigé uniquement sur ce récepteur et non « arrosé » dans toutes les directions en permanence.
Par ailleurs, quid de la santé humaine avec ces ondes électromagnétiques ? Les réponses données par les instituts en charge de délivrer les permis des rayonnements pour les appareils disent ceci : « Les téléphones qui seront compatibles avec la 5G n’émettront pas davantage d’ondes que les smartphones actuels, qui se situent sous les seuils réglementaires », dixit le directeur de l’Agence National des Fréquences françaises (ANFR). Cependant, vous me direz qu’il y a aussi les antennes relais qui devront être installées pour que la 5G puisse être déployée sur le territoire suisse. Même son de cloche du directeur d’Exem, laboratoire accrédité en France, qui dit : « Les appareils sont standardisés pour émettre des fréquences bien précises et, de ce fait, ne dépassent pas les limites autorisées”, conclut-il.
Tout compte fait, la sécurité ne sera jamais absolue, sauf en cas d’utilisation de la Blockchain, et nous sommes déjà tous d’accord de vivre avec ce concept d’insécurité relative. En ce qui concerne les craintes sur la flore et la faune, je me garderai bien de dire qu’il n’y a et qu’il n’y aura jamais aucun risque. Cependant, aucune étude à ce jour ne peut dire qu’il y a une menace pour les insectes et pour cause : il n’existe aucun modèle scientifique pour mesurer ce risque en situation réelle. À ce stade, les craintes sont infondées d’autant plus que la très grande majorité des insectes sont entre le sol et quelques mètres de hauteur donc, à leur échelle, à des dizaines de mètres d’une antenne 5G. En ce qui concerne notre santé, les éléments probants sont clairs et limpides : il n’y a aucun rayonnement de plus que ce que nous avons déjà connu avec la 2G, 3G ou la 4G.
Sandro Patronaggio
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