Selon une étude de la société de recherche et de conseil econcept, menée sur mandat d’Innosuisse, l’agence suisse pour l’encouragement de l’innovation, autrement dit, le bras financier de la Confédération pour soutenir les start-up dans leur développement, 300 start-up sont créées chaque année en Suisse. Cependant, plusieurs freins existent aujourd’hui, notamment au niveau des structures pour les start-up qui n’évoluent pas dans les hautes technologies ainsi que les conditions-cadres et fiscales prévues par la Confédération et les Cantons pour favoriser la prise de risque des investisseurs.

À titre de comparaison, un pays comme Israël, comparable à la Suisse par le nombre d’habitants, crée plus d’un millier de start-up par an. Les montants investis dans les start-up suisses en 2018 ont été de l’ordre du milliard de francs alors que six fois plus ont été investis dans les start-up israéliennes. Cet écart, vertigineux, démontre bien que, pour créer plus d’innovation et renouveler notre tissu économique, il faut plus d’investissements.

En effet, aujourd’hui une jeune entreprise qui souhaite trouver des capitaux pour développer ses solutions technologiques a plusieurs moyens comme, par exemple, solliciter un financement de sa famille ou de ses amis. Le “crowdfounding”, qui se traduit par le « financement participatif », est une alternative : une start-up présente efficacement son projet sur des sites dédiés et demande un financement en échange de ses produits à un prix préférentiel ou d’une entrée minoritaire à son capital. Le microcrédit est une autre solution qui peut donner un coup de pouce non négligeable pour créer une SàRL. Enfin, il existe les aides publiques avec notamment Innosuisse qui peut allouer un financement de 100’000.- francs maximum par projet, ce qui est un excellent début et une belle carte de visite pour ceux qui décrochent ce sésame, mais qui n’est certainement pas suffisant et nécessitera des investissements complémentaires. Par ailleurs, d’autres bourses et fondations existent, mais leur accès reste compliqué et demande de déposer, à chaque fois, de nouveaux dossiers qui doivent correspondre aux critères de chacun, ce qui est chronophage et parfois décourageant.

Pour finir, vous l’aurez compris, si la Suisse souhaite développer et bénéficier d’innovations pour ses administrations et entreprises, il faut mettre en place une politique qui favorise et libère les énergies dans cet écosystème. Israël et les États-Unis sont la preuve que prendre en considération le risque élevé des investisseurs dans ces aventures, en prévoyant des conditions-cadres et fiscales avantageuses pour compenser le risque, est favorable pour les investissements dans notre pays. En outre, le manque de structures pour les start-up qui n’évoluent pas dans les hautes technologies est aussi un frein qu’il faut résoudre au niveau politique afin que la Suisse bénéficie aussi de ces avancées.

Sandro Patronaggio